L’adaptation du logement pour vieillir dignement
 
 
 
Posté le 23 Février 2022
 
 

Vieillir paisiblement dans un foyer confortable, entouré de ses proches… Voilà ce à quoi devrait ressembler la vie de toutes les personnes âgées partout et a fortiori dans le pays des droits de l’Homme. La réalité est malheureusement toute autre, bien plus cruelle. Elle nous saute au visage au gré des scandales, de plus en plus nombreux, qui éclatent dans les EPHAD entre manque de moyens (non justifiés d’ailleurs), cadences infernales et gestion désastreuse du personnel. Elle nous met face à des questionnements difficiles : quelle place accordons-nous à nos « vieux » ? Et comment garantir à nos aînés des conditions de vie justes, confortables, tout simplement humaines ?

Une place sociale à reconsidérer

Il était un temps où les personnes âgées étaient reconnues pour leur sagesse, leur vécu. La transmission entre générations était alors une pierre angulaire des liens sociaux. Ce temps est révolu… Aujourd’hui, dépassés par une société de plus en plus connectée et paradoxalement de plus en plus égoïste, les seniors se retrouvent isolés ou perçus comme une charge.

Pourtant, c’est oublier un peu trop vite tout ce qu’ils peuvent nous apporter : des compétences, un savoir, une expérience. Ceux qui ont eu la chance de connaître et de grandir auprès de leurs grands-parents seront le plus souvent unanimes : ces moments de partages uniques sont à chérir.

Dès lors, la place que l’on réserve aux « vieux » apparaît non seulement difficilement conciliable avec les valeurs d’éthique et d’humanité de notre société moderne, mais elle nous prive également de liens précieux.

Une réalité à nuancer

En 2019, plus de 25% des Français sont âgés de plus de 60 ans. Une tendance appelée à s’amplifier et qui met à jour des besoins spécifiques d’accompagnement, de soins et de services à la personne.

Toutefois, l’ensemble des personnes âgées ne peut se réduire à une catégorie sociale uniforme. En effet, il existe plusieurs générations de seniors aux aspirations différentes, n’ayant ni les mêmes besoins ni les mêmes revenus.

La situation d’un « jeune senior » entre 55 et 65 ans (la « génération X »), souvent encore actif ou jeune retraité, n’est évidemment pas comparable à celle d’une personne de moins de 75 ans (les « baby-boomers »), relativement en forme et intégrée dans le tissu social, et encore moins à celle des plus de 75 ans, la génération « T », aussi appelée la « génération silencieuse ».

Le logement, pilier de la dignité

Lorsque l’autonomie, la forme physique et / ou mentale déclinent, de nombreux seniors se trouvent confrontés à un choix dramatique : vivre dans un logement inadapté, à la fois inconfortable et dangereux, ou s’arracher de leur foyer pour partir dans des établissements spécialisés.

Dans la plupart des cas, le déracinement est un crève-cœur. Sans faire une généralité des cas de maltraitance médiatisés, ces établissements sont souvent inaptes, par leur gestion, à offrir un accompagnement humain et provoquent le déclin plus qu’ils ne l’enrayent.

La réalité, aussi difficile soit-elle, ne peut plus être ignorée !

Si les situations des seniors sont bien différentes selon leur âge, ils s’accordent tous sur un point : leur volonté de vieillir à domicile. C’est ce qui ressort d’une enquête récente (« Séniors : Marché et habitat inclusif, quelles offres de services ? ») : 85 % des seniors interrogés envisagent de vieillir au sein de leur logement actuel.

Pourtant, ils s’inquiètent des nombreux obstacles au maintien à domicile, principalement la présence d’un escalier ou encore un logement devenu trop grand pour eux. Pour beaucoup d’entre eux, des aménagements ainsi que l’installation d’équipements spécifiques sont indispensables, notamment pour réduire le risque de chute, en constante augmentation avec l’âge. Parmi les aménagements cités, on trouve par exemple l’installation de volets roulants automatisés, des éclairages automatiques, l’aménagement d’une cuisine plus ergonomique, d’une douche plain-pied avec un siège mural, d’un fauteuil monte-escalier, etc.

Adapter le logement à la vieillesse apparaît donc une solution pour mieux vieillir. Plus heureuses, plus sereines, les personnes âgées qui peuvent demeurer à domicile conservent aussi plus longtemps leur autonomie et leur forme globale. Mais de tels travaux peuvent effrayer tant du point de vue de leur ampleur que de leur financement. Heureusement des aides existent.

Des aides financières dédiées

Des aides existent pour faciliter l’adaptation du logement à la vieillesse.

Il existe de nombreux organismes subventionneurs comme l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH), Action Logement, la Caisse d'Assurance Retraite et de la Santé au Travail (CARSAT), Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse (CNAV), les Conseils départementaux, les collectivités territoriales, les mairies, la Caisse d’allocation familiale (CAF), les mutuelles et les caisses complémentaires de retraite.

La plupart ont mis en place des dispositifs d’aides et de subventions pour soutenir les travaux d’adaptation du logement.

L’année 2022 devrait apporter du nouveau en la matière. Pour faciliter encore les démarches et le financement de ces travaux, le gouvernement a annoncé le lancement d’une aide unique : MaPrimeAdapt’. Calquée sur le modèle de MaPrimeRénov’ dans le domaine de la rénovation énergétique, cette aide unique a été promise pour le début de l’année 2022 et devrait donc voir le jour prochainement.

Cependant, les démarches à effectuer pour obtenir ces aides, essentiellement en ligne, peuvent représenter un frein. C’est pourquoi, des professionnels dédiés à l’accompagnement de ces projets de travaux existent. Chez Jurisophos, notre équipe a décidé de faire front face à ces situations insupportables, qui nous renvoient à notre propre expérience. Dans l’écoute et la bienveillance, nous œuvrons pour que chaque personne puisse vivre dans un logement adapté à ses besoins.

D’autres pistes existent bien sûr à côté des travaux d’adaptation, comme les « Ephad hors les murs » ou les logements intergénérationnels.

Pourtant en attendant des mesures concrètes pour les mettre en œuvre, l’adaptation du logement est une solution d’ores et déjà possible, qu’il faut exploiter. Reste à la faire connaître !

Partager sur :